"Qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s'il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l'édification et communique une grâce à ceux qui l'entendent." Épître aux Éphésiens 4 v. 29
Quand une poignée de femmes, revenues du tombeau de Jésus, ont raconté aux disciples que Jésus était vivant, ceux-ci n'ont eu qu'un mot pour qualifier leurs propos : " du délire " (Luc 24, Il). Comment croire qu'un corps mort peut revenir à la vie ? La mort de Jésus, les disciples s'y attendaient ; ils n'avaient pas imaginé qu'il y aurait une suite. Des témoins déboussolés Jésus s'est fait voir vivant après sa mort à un nombre très limité de gens : aux femmes au tombeau (Matthieu 28), à ses disciples réunis dans une maison (Jean 20), à Marie de Magdala (Jean 20), à deux disciples à Emmaüs (Luc 24), à ses disciples en Galilée (Matthieu 28). Pour tous, ce fut une intense surprise que " l'affaire Jésus " ne se termine pas sur la croix de Golgotha. Quand elles se rendent au tombeau, les femmes s'inscrivent dans une logique funéraire : embaumer le cadavre, c'est consentir au trépas. Quant aux disciples, ils avaient déserté les lieux bien plus tôt ; l'arrestation du maître avait suffi à les effrayer, et Pierre, seul à rester dans la proximité de Jésus, avait renié. Après sa mort, les disciples se terrent, quelques-uns ont déjà fui en Galilée. Ils n'attendent plus rien. Jésus apparaît à des personnes résignées à l'irrémédiable de la mort. Repliées sur un deuil à vivre. Divine surprise On s'est demandé si la résurrection était le fruit d'une hallucination : les disciples, chagrinés de la mort du maître, auraient été victimes d'une psychose collective où se réalisait, ce qu'ils souhaitaient ardemment : effacer la mort de Jésus. Mais penser cela, c'est aller à rebours des textes bibliques, qui disent l'exact contraire : Pâques a pris les amis de Jésus à rebours de leur attente. Jean l'évangéliste insiste : le Ressuscité a dû s'employer à surmonter l'incrédulité des siens (Jean 20, 11-18.24-29). Pâques est une divine surprise. Pâques, une expérience intérieure La nouvelle de Pâques n'est communiquée qu'aux amis de Jésus, ceux qui lui avaient fait confiance. Ils ont « vu » le Ressuscité, répètent-ils. Il faut prendre très au sérieux ce verbe « voir ». Les amis de Jésus ont eu, peu après sa mort, une expérience de vision. Mais encore une fois, gardons-nous de réduire la vision à un rêve éveillé. La Bible est parsemée de visions ou d'extases par lesquelles Dieu se révèle aux siens. De même pour Pâques : que la mort ne soit pas le dernier mot sur la vie du Fils demande à être cru, et ce croire ne peut éclore que dans l'intériorité croyante. Pâques relève d'une divine surprise, non de l'évidence de l'histoire. L'entrée dans une vie autre À la question " Comment ressuscite-t-il ? ", le Nouveau Testament ne répond pas. Les textes ne décrivent pas l'acte résurrectionnel, ni la sortie du tombeau ; ils ne font pas non plus le portrait du Ressuscité. Un ange annonce aux femmes le vide du tombeau. Dans le langage biblique, la présence d'anges signale que ce qui se passe échappe à la représentation humaine. L'ange place sur l'événement le sceau du mystère, le souffle de l'éternel. Et pour retenir les lecteurs de confondre ce relèvement d'un mort avec une simple réanimation, les textes multiplient les signaux : le Ressuscité traverse les portes fermées (Jean 20), surgit ici et là, disparaît en un clin d'oeil à Emmaüs (Luc 24). Les peintres rendent un mauvais service en représentant le Christ de Pâques comme un simple homme ; ils nourrissent la fausse idée qu'un supplément de vie est accordé à un homme trop tôt disparu. Or, la vie du Ressuscité n'est pas le prolongement de l'existence. Pâques fait voir ce qu'est devenu Jésus aux yeux de Dieu. L'inouï de Dieu À ceux qui l'ont aimé, Dieu fait savoir ce qui est juste. Il n'est pas du côté des bourreaux, mais du côté de la victime, pourtant exécutée en son nom. C'est le Crucifié que Dieu a relevé du trépas. Il est entré dans une vie qui échappe au monde: la vie de Dieu. Croire Pâques, c'est adhérer à un Dieu qui accueille et recueille la vie du Juste écrasé. Et désormais, pour la foi chrétienne, ce qui est dit du Christ est vrai pour tout croyant : après la mort, Dieu l'accueillera et le relèvera de la terre où il a été couché. Daniel Marguerat Professeur honoraire de Nouveau Testament de l'Université de Lausanne, Ecublens Dans la Bible, les quatre évangiles témoignent de la résurrection de Jésus : Évangile selon Matthieu chapitre 28 ; Évangile selon Marc chapitre 16 ; Évangile selon Luc chapitre 24 ; Évangile selon Jean chapitres 20 et 21. La résurrection de Jésus annoncée aux femmes
Quand le jour du sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie mère de Jacques, et Salomé achetèrent des huiles parfumées pour aller ambaunmer le corps de Jésus. Le dimanche de grand matin, au lever du soleil, elles se rendent au tombeau. Elles se disaient l'une à l'autre : " Qui roulera pour nous la pierre à l'entrée du tombeau ? " Mais quand elles lèvent les yeux, elles voient qu'on a déjà roulé la pierre, qui était très grande. Elle entrèrent alors dans le tombeau ; elles virent là un jeune homme, assis à droite, qui portait un vêtement blanc, et elles furent effrayées. Mais il leur dit : " Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié ; il est ressuscité, il n'est pas ici. Voici l'endroit où on l'avait déposé. Allez maintenant dire ceci à ses disciples et à Pierre : " Il vous précède en Galilée ; c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit. " Elles sortirent alors et s'enfuirent du tombeau, car elles étaient toutes tremblantes et stupéfaites. Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur. La Bible, Evangile selon Marc 16 : 1-8 Traduction : La Bible Nouvelle Français courant Bibliographie Daniel Marguerat, Résurrection. Une histoire de vie, Bière / Divonne-les-Bains, Éditions Cabédita, 2015 François Vouga et jean-François Favre, Pâques ou rien. La résurrection au coeur du Nouveau Testament, Genève, Éditions Labor et Fides, 2010 Daniel Bourguet, Des ténèbres à la lumière, Lyon, Éditions Olivétan, 2007 Gaston Deluz, La résurrection de jésus. Croire et comprendre, Genève, Éditions Labor et Fides, 2003 Une co-édition proposée par : l'Union des Eglises protestantes d'Alsace et de Lorraine - 1 bis quai Saint-Thomas - 67081 Strasbourg cedex - www.uepal.fr ET l'Eglise protestante unie de France - 47 rue de Clichy - 75009 Paris - www.eglise-protestante-unie.fr
Quand
l'Univers et le Coronavirus discutent ...
Le texte ci-dessous, modèle de miséricorde, a été écrit par un Juif déporté, et retrouvé dans les archives d'un camp de concentration.
Paix à tous les hommes de mauvaise volonté ! Que la vengeance cesse, tout appel au châtiment et à la rétribution... Les crimes ont dépassé toute mesure, tout entendement. Arrêtons là le déchaînement de la violence. Il y a déjà trop de victimes, trop de martyrs... Aussi, Seigneur, ne mesure pas leurs souffrances aux poids de ta Justice, et ne laisse pas ces souffrances à la charge des bourreaux pour leur extorquer, leur imposer, une terrible facture. Qu'ils soient payés en retour d'une autre manière. Inscris, Seigneur, en faveur des exécuteurs, des délateurs, des traîtres, et de tous les hommes de mauvaises volonté : le courage, la force spirituelle des autres, leur humilité, leur dignité, leur lutte intérieure constante et leur invincible espérance, le sourire qui étanchait les larmes, leur amour, leurs coeurs brisés, qui demeurèrent fermes et confiants face à la mort même, jusqu'aux moments de la plus extrême faiblesse... Que tout cela, ô Seigneur, soit déposé devant toi : pour le pardon des péchés, rançon pour le triomphe de la justice, que le Bien soit compté et non le mal ! Et que nous restions dans le souvenir de nos ennemis non comme leurs victimes, non comme un cauchemar, non comme des spectres attachés à leurs pas, mais comme des soutiens dans leur combat, pour enfin détruire la furie de leurs passions criminelles. Nous ne leur demandons rien de plus. Et quand tout cela sera fini, Seigneur, donne-nous de vivre, hommes parmi les hommes, et que la Paix revienne sur notre pauvre terre : Paix pour tous les hommes de bonne volonté et pour tous les autres...
Des patriarches à Jésus-Christ
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